Mardi 7 février s’est tenue la dernière journée d’accompagnement autour des intelligences et natures multiples au cœur de l’espace de coworking La Kour, à Saint-Leu. Des termes qui sembleraient sortis tout droit d’un roman de science-fiction. Pourtant bien réels, ces concepts permettraient d’être plus efficaces dans nos tâches et notre investissement professionnel ou associatif. Retour sur un événement peu commun.
« Je sens que mes tigres sont équilibrés dans leur niveau », signifie Tony, assis sur une des chaises de l’espace de coworking La Kour, à Saint-Leu. « Sur l’intelligence interpersonnelle, j’arrive à saturation, mais d’autres tigres ont besoin d’être nourris », renchérit Céline. « Moi je suis en overdose d’interpersonnel. J’ai besoin de nourrir mon intelligence corporelle brute et fine », constate Emilie. Des tigres, des intelligences nourries ou pas… au sein de l’espace de coworking de la Kour, on parle en fait d’« intelligences et natures multiples », un outil de connaissance de soi, mis au service de bénévoles de quatre associations (Défis de Femmes, Compagnon de Je, Jardiner Ses Passions et La Kour).
En ce mardi 7 février, ce sont 14 personnes, de milieux, d’âges et de sexe différents qui se retrouvent pour leur deuxième journée d’accompagnement et qui reviennent sur leur premier atelier passé lors de leur point « météo du jour ». Ils rient, s’échangent des regards complices, bienveillants.
En face d’eux, Laetitia Bizard, ancienne consultante en ressources humaines pour plusieurs multinationales et aujourd’hui experte en reconversion professionnelle et présidente de Compagnon de Je, et Nolwenn Poëns, ancienne formatrice dans le secteur de l’insertion professionnelle, et aujourd’hui art pédagogue et praticienne en relation d’aide. Elles sont toutes deux formatrices certifiées en Intelligences et Natures Multiples et constituent un binôme complémentaire pour un accompagnement de qualité, théorique et ludique.
« On a pris conscience d’un vrai manque d’alignement dans les associations, dans les activités des bénévoles, au sein de leur zone d’enthousiasme, explique Laetitia. C’est pour cela que nous avions à cœur de créer cet accompagnement, financé en partie par la Drajes. En effet, nous sommes convaincues que par la compréhension et l’application de ces concepts « d’intelligences et natures multiples », le fonctionnement associatif sera bien plus efficace.
Un nouveau regard sur soi
« Véritable outil d’alignement », selon Nolwenn Poëns, les intelligences multiples sont en fait les capacités intellectuelles, les potentiels qui se trouvent en chacun de nous. S’inspirant du travail d’Howard Gardner, psychologue américain et de ses propres recherches, Steven Rodolphe, pédagogue et conférencier, répertorie au total, dix intelligences (corporelle brute, corporelle fine, interpersonnelle, logique, linguistique, visuelle graphique, visuelle spatiale, musicale, intrapersonnelle, naturaliste) et neuf natures (protectrice, éducative, organisatrice, créative, guérisseuse, animatrice, serviable, entrepreneuriale, aventurière). Ces Intelligences et Natures Multiples dévoilent les élans spontanés, les capacités et tendances naturelles d’une personne. C’est de la combinaison de ces deux concepts que résulte la personnalité de chacun.
« Par l’analyse de ces natures et intelligences multiples, nous essayons d’amener les participants à un nouveau regard sur eux-mêmes, leur apporter des clés de compréhension, pour mieux communiquer sur leur domaine de prédilection, d’affirmer dans quelles actions ils se sentent bien ou pas, alignés ou pas, sur ce qui les anime vraiment et ce qui les rebute, sur ce qu’ils aiment et savent faire ou pas. Ceci dans le but d’adapter leurs activités au sein de leur association, de mieux trouver leur place, de renforcer leur identité, et par conséquent d’être plus efficaces, puisque reliés à soi et leurs natures ».
« Je me sens rassuré »
Entre les murs de la grande maison aux volets bleus de La Kour, côté jardin ou côté cour, les ateliers vont bon train : ça échange, ça joue, ça rit, ça propulse et ça sent bon l’émulsion d’idées et la prise de conscience. Bref, une approche très interactive et ludique, chère à Laetitia Bizard. « En tant que présidente de l’association C2J, j’ai la conviction aujourd’hui que l’on apprend beaucoup plus facilement et avec beaucoup plus de légèreté à travers jeux de rôles et différentes techniques de gamification ». Une approche qui plait beaucoup, comme nous le confie Monia, 36 ans, bénévole pour C2J et DDF. « Avec cette approche par le jeu, on est vraiment dans la pratique et pas seulement dans le cérébral ».
Que ce soit Tony, 44 ans, Clara 32 ans, tous deux bénévoles pour Jardiner Ses Passions ou bien encore Monia, tous s’accordent sur le côté rassurant d’une telle analyse, comme le signifie Tony : « Ces deux jours m’ont clairement rassuré sur mes aptitudes et les compétences que je peux mettre au service de chacun des domaines de ma vie, qu’ils soient personnels, professionnels ou associatifs ». Monia et Clara pointent également la rencontre avec les autres : « On se découvre les uns, les autres. Ces journées nous enrichissent, viennent nous nourrir, aussi bien dans le côté partage avec les autres que de manière personnelle », détaillent-elles.
Un espace de partage et d’échange dont Laetitia et Nolwenn se félicite : « C’est une journée de réussite. Dans cet espace de co-création, on développe le multi partenariat et on favorise le lien entre association et l’esprit de cohésion ».
Des techniques d’accompagnement qui peuvent également s’appliquer aux entreprises, notamment dans des « team building ». « On souhaiterait que ces moments soient aussi des espaces de liens et de rendez-vous entre associations, afin de faire émerger par exemple de nouveaux partenariats, de réfléchir ensemble sur de nouveaux projets ».
De nouveaux accompagnements sont à venir, mais en attendant les liens sont tissés, à l’intérieur de soi et avec les autres. A la fin de la journée, un pont est créé. Au sens propre comme au sens figuré.