Il s’agit d’une mesure de l’opinion commandée par le Département de la Réunion (présidé par Cyrille Melchior) à Sagis, plus précisément sur ce que pensent les habitants d’ici sur la situation institutionnelle de notre île. En fait, pour faire plus simple, le Département a voulu savoir si les Réunionnais étaient majoritairement plutôt « départementalistes » et donc attachés au statut départemental actuel qui prévaut depuis 1946 et s’ils souhaitaient changer de statut, s’ils souhaitaient que les décisions soient prises davantage au plan local.
Département d’outremer depuis 1946, l’île de La Réunion a vu s’améliorer significativement le niveau de vie de ses habitants, qui ont bénéficié progressivement de l’alignement de leurs droits salariaux et sociaux sur les standards hexagonaux (alignement achevé en 2002, avec la fin de la mise à niveau du RMI).
Durant cette période, les investissements réalisés ont également permis de doter l’ile d’infrastructures modernes, notamment dans les domaines des transports, de l’éducation et de la santé, des télécommunications…
Si le débat politique local a été virulent et focalisé sur l’alternative « autonomie ou départementalisation » jusque dans les années 80, force est de constater, depuis, que ces questions ont quitté le devant de la scène politique, à mesure que les lois de décentralisation donnaient de plus en plus de responsabilités aux collectivités locales (La Réunion est une Région mono-départementale).
Néanmoins, la question de « plus de décision locale » est régulièrement mise en avant dans certains milieux politiques ou économiques, locaux ou nationaux, ainsi que celle de la dérogation aux droit commun national, pour mieux adapter les décision politiques aux réalités locales.
Pour ce faire, Sagis a procédé de la façon suivante : il a été réalisé une étude par sondage téléphonique, sur la base méthodologique suivante :
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- Echantillon représentatif des habitants de La Réunion de 18 ans et plus
- Taille de l’échantillon interrogé : 500 individus
- Quotas : sexe, âge et PCS du répondant, après stratification géographique des interviews par commune (quotas sur les arrondissements administratifs INSEE NSEO)
- Questionnaire administré à La Réunion par des enquêteurs bilingues (français / créole réunionnais)
- Les items de réponse pour les alternatives soumises ont été proposés en ordre aléatoire, pour éviter les biais
d’effet d’ordre.
- Marge d’erreur maximum, à 95% de probabilités : 4,5% (en plus ou en moins) des résultats observés sur l’ensemble des 500 personnes interrogées (TOUS) effectif N=500.
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« Il vaut mieux avoir les mêmes lois qu’en France pour la Réunion »
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Les interviews ont été réalisées par téléphone, fixes et mobiles, du 23 août au 2 septembre 2022. Voici ce qu’il en ressort de cette mesure de l’opinion réunionnaise :
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- 68% des personnes interrogées estiment que la Départementalisation a été « une très bonne chose » pour La Réunion et les réunionnais, 29% une « assez bonne chose »; 3% sont d’un avis inverse.
- 76% estiment qu’il vaut mieux avoir « les mêmes lois qu’en France » (81% des 50 ans et plus), 22% sont d’un avis inverse (26% des hommes, 34% des 18-34 ans).
- A choisir, 70% se déclarent « départementalistes » (80% des 50 ans et plus); 19% « autonomistes » (29% des 18-34 ans, 25% des 35-49 ans); 10% « ni l’un ni l’autre » ou ne se prononcent pas.
- A choisir, 57% préfèrent garder le Département séparé de la Région (68% des 18-34 ans, 65% dans le Nord) quand 38% préfèrent une « assemblée unique » (50% des 35-49 ans, 47% des CSP+).
- 89% préfèrent que la Réunion garde son statut actuel alors que 8% préféreraient un changement de statut qui irait vers celui d’une collectivité d’outremer, à l’image de la Nouvelle Calédonie ou de la Polynésie Française.
- Pour autant, questionnés sur leur préférence pour le vote des lois, 61% préfèrent qu’elles soient votées à Paris, à l’Assemblée Nationale (69% des 50 ans et plus, 72% dans le Nord), alors que 36% préféreraient que les lois soient votées à La Réunion, par les élus locaux en Assemblée locale (46% des 18-34 ans, 41% des 35-49 ans, 49% dans l’Est).
- Sur le découpage éventuel de grandes communes, les avis sont partagés : 17% des personnes interrogées estiment que ce serait « une très bonne chose » (26% dans l’Ouest), 30% une « assez bonne chose »; 22% une « assez mauvaise chose », 26% une très mauvaise chose. 44% estiment néanmoins que cela pourrait améliorer les services rendus aux habitants (53% des CSP+, 54% dans l’Ouest); 26% que cela dégraderait les services rendus (40% dans l’Est), 27% que cela ne changerait pas les services rendus.
Cluquez sur le lien ci-dessous pour voir tous les détails de cette étude menée par Sagis à la demande du Département de la Réunion :